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Copyright Jean-Marie Escoffier - Tous droits réservés
         Enchantement visuel, le marché l’est aussi à travers la diversité chamarrée des costumes traditionnels indiens qui s’y croisent. Chaque village ou communauté de la région possède ses propres couleurs et sa tenue spécifique. Celle des hommes de TARABUCO n’a rien à envier à celle des femmes.

         Pour preuve, ces silhouettes singulières d’indiens au poncho rayé de marron-rouge-orangé et au court pantalon blanc, coiffés d’un étrange chapeau en feutre ou cuir noir frangé de breloques, la montera, qui reprend – assimilation ou dérision – la forme des casques en métal des conquistadors du 16ème siècle.

         Les femmes, quant à elles, se présentent enveloppées dans une grande pièce d’étoffe noire ou rouge-ocre cachant en partie une magnifique jupe brodée. Elles portent le tetar, coiffe originale de toile noire avec protège-nuque en pointe, sur laquelle paillettes et plumet indiquent selon leur couleur et leur disposition si celle qui les arbore est ou non à marier.

         Que dire aussi des bonnets bleus ou chapeaux de types feutres ou panamas, étonnamment réservés aux femmes, et d’où semblent pendre les éternelles nattes indiennes ? Et de l’absence totale du chapeau-melon féminin, pourtant couvre-chef quasi national des Boliviennes ?
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         Vivier culturel et social, ce marché vous plonge bel et bien dans un autre monde, dans une autre époque ; les lieux, les rites, les costumes l’attestent. Pas de modernité ici, pas de progrès recherché à tout prix. Ancestral et traditionnel, il est un authentique et immuable rassemblement populaire qui cimente l’identité quechua, en la valorisant et en la pérennisant. Celle-ci possède en héritage séculaire ses propres règles, et pour les indiens, il n’est surtout pas question de les enfreindre ni même d’envisager de les changer.

         Tant mieux.

         Car c’est aussi le vœu que formule en son for intérieur tout chaland d’un jour à TARABUCO...

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"Le voyageur butine nonchalamment ; il fait son miel de la culture des autres."
Daniel Herrero



Photographies : Carmen et Jean-Marie ESCOFFIER
Textes (2003) : Jean-Marie ESCOFFIER
Voyage : Juillet 2001
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