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         Le sixième mystère d'Hagar Qim s'incarne dans les très originales statuettes anthropomorphes en pierre qui y ont été découvertes. Celles-ci représentent des femmes aux formes toujours rondes et généreuses ; l'une de ces évocations féminines a d'ailleurs été baptisée par les archéologues "la Vénus de Malte" ! S'agit-il là de représentations de déesses-mères de la fertilité auxquelles les occupants du temple vouaient un culte, de figurines votives, ou bien, plus simplement, l'expression symbolico-artistique d'une société éminemment matriarcale ? Quel qu'en fût leur usage, la plupart de ces figurines féminines ont été retrouvées sans tête, non qu'elles aient été cassées mais bel et bien retirées intentionnellement du corps, des trous dans le cou ou le buste attestant de leur assemblage et de leur caractère amovible. Pourquoi une telle caractéristique ? Y avait-il ainsi interchangeabilité possible ? Dans quel(s) but(s) ?...


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         Une disparition inexpliquée

         Le septième et ultime mystère restera sans aucun doute lié à la disparition (soudaine ou progressive ?) de cette civilisation bâtisseuse de temples. Plusieurs hypothèses ont été avancées à ce sujet par les archéologues.

         Tout d'abord, la surexploitation des ressources naturelles locales ; elle aurait entraîné leur épuisement rapide, phénomène peut-être aggravé encore par des périodes successives de grande sécheresse. Cette combinaison d 'éléments contraignants aurait pu forcer la population entière à quitter l'île, certains travaux archéologiques ayant réussi à prouver l'abandon total de l'archipel vers 2.500 avant J.C.

         Ensuite, la mobilisation excessive déployée pour la construction colossale des temples, au détriment du développement de l'agriculture ; ce déséquilibre d'énergie et de moyens aurait pu progressivement affaiblir les communautés humaines autochtones.

         Troisième hypothèse retenue : celle de l'abattage intensif d'arbres nécessaires aux travaux d'édification ; cet excès, responsable d'une déforestation massive et dramatique, aurait pu provoquer l'érosion des terres de culture.

         Enfin, on ne peut écarter deux autres explications plausibles habituellement retenues pour tenter de trouver un sens à toute disparition énigmatique de populations : les épidémies et les invasions étrangères.






         Il n'a été trouvé à Hagar Qim aucune trace tangible de continuité dans la culture qui s'implantera par la suite sur l'archipel maltais ; ainsi, ces merveilles de première architecture élaborée au monde que sont les temples mégalithiques de Malte ne furent jamais ré-occupées et restèrent abandonnées sur place pendant plus de 4.000 ans, après 800 ans de bons et loyaux services !

         C'est dire la pérennité remarquable de leur construction qui a su si superbement défier l'inexorable érosion du temps...


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"L'Histoire n'est pas une science, c'est un art. On n'y réussit que par l'imagination."
Anatole France



  Photographies : Carmen et Jean-Marie ESCOFFIER
Textes (2008) : Jean-Marie ESCOFFIER
Voyage : Avril 2008
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